Aimé Césaire est né le 26 juin 1913 dans une famille modeste à Basse Pointe, commune du Nord-Est de la Martinique, bordée par l’océan Atlantique dont la « lèche hystérique » viendra plus tard rythmer ses poèmes. Son père était instituteur et sa mère couturière. Ils étaient 6 frères et sœurs.
Élève brillant du Lycée Schoelcher de Fort-de-France, poursuit ses études secondaires en tant que boursier du Gouvernement Français au Lycée Louis Le Grand, à Paris, où il rencontre Léopold Sédar Senghor, son aîné de quelques années. Cette amitié qui se noue entre ces 2 hommes sera décisive pour la suite de leur parcours politique et littéraire. Le sénégalais Léopold Sédar Senghor, sera son ami et compagnon littéraire et deviendra le futur Président de la République du Sénégal. De cette enfance bercée par les souvenirs de la Martinique, puis cette éducation métropolitaine, et enfin par sa condition naturelle d’homme noir, Aimé Césaire a su forger le concept de Négritude.
Après des études brillantes à Fort-de France, il intègre l’École Normale Supérieure dans les années 1930. Lors de ses années étudiantes, et avec d’autres étudiants d’origine des Antilles, de Guyane et d’Afrique, Aimé Césaire va participer à la fondation du journal L’étudiant noir. C’est dans ces pages que pour la première fois le terme de « négritude » va être mentionné. Ce concept, forgé par Aimé Césaire en réaction à l’oppression culturelle du système colonial français, vise à rejeter d’une part le projet français d’assimilation culturelle et à promouvoir l’Afrique et sa culture, dévalorisées par le racisme issu de l’idéologie colonialiste.
Il revient en Martinique pour enseigner en 1939 et publie Le Cahier d’un retour au pays natal en 1944. C’est un manifeste politique et poétique dans lequel Césaire appelle ses compatriotes à revendiquer leur « négritude ». Il est le premier à mettre en avant les racines africaines des Antillais.
En réaction contre le statu quo culturel martiniquais, Césaire, avec l’aide de René Ménil et d’Aristide Maugée, fonde en 1941 la revue Tropiques, dont le projet est la ré-appropriation par les Martiniquais de leur patrimoine culturel. La seconde guerre mondiale se traduit pour la Martinique par un blocus qui coupe l’approvisionnement de l’île par la France. En plus d’une situation économique très difficile, l’Envoyé du Gouvernement de Vichy, l’Amiral ROBERT, instaure un régime répressif, dont la censure vise directement la revue Tropiques. Celle-ci paraîtra, avec difficulté, jusqu’en 1943.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il entame sa carrière politique et est élu à la mairie de Fort-de France en 1945 qu’il ne quittera qu’en 2001 et il est élu à la députation en 1946. En 1956, il quitte le PC pour fonder le parti progressiste martiniquais qui se déclare favorable à l’idée d’autonomie. Il restera une figure politique majeure ayant su allier la réflexion théorique comme dans son ouvrage, Discours sur le colonialisme, 1955, et son application sur le terrain. Césaire était un dramaturge qui publia des pièces en prise avec la colonisation (La tragédie du roi Christophe, 1963, et une saison au Congo, 1966).
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Aimé Césaire est décédé le 9 avril 2008 et des obsèques nationales ont été célébrées à Fort de France en présence du chef de l’État. Une fresque monumentale, composée de portraits évocateurs de quatre périodes de sa vie, fut posée au Panthéon. Le poète martiniquais n’entrera pas physiquement au Panthéon, aux côtés de Voltaire, Victor Hugo ou Jean Moulin : son corps restera, conformément à la volonté de sa famille, en Martinique, sa terre natale.
Enfin, pour preuve qu´il est une des plus grande figure de la Martinique, son nom est attaché à celui de l´aéroport international que vous visiterez en arrivant par avion à la Martinique, l´aéroport international Martinique Aimé Césaire.
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